2/08/2018

Juste un peu (3)

Voilà à quoi mène le complotisme, dit l'Activiste. On comprend mieux, en vous écoutant, les raisons qui ont pu conduire le président à créer ce nouveau délit: le délit de fabrication de fake news. J'ose espérer, comme il l'a promis, que les peines encourues seront suffisamment dissuasives. Si je puis me permettre, vous confondez avec le harcèlement de rue, dit l'Etudiante. Le président ne parlait pas des fake news, mais du harcèlement de rue. C'est à ce propos qu'il a dit que les peines encourues devaient être suffisamment dissuasives. C'est la même chose, dit l'Activiste. Vous serez d'accord, je pense, avec moi pour dire que les fake news sont une forme de harcèlement. L'inverse aussi, d'ailleurs. Bon, je m'emmêle un peu ici les pinceaux. C'est de votre faute. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Vous voulez rétablir la peine de mort, dit l'Etudiante? Nous avons une responsabilité à l'égard des jeunes générations, dit l'Activiste. On ne saurait les laisser lire ou avaler n'importe quoi. Cela pollue le débat démocratique. En principe, je suis contre. Mais il faut toujours prévoir des exceptions. Autrement, trente ans. La loi devrait également être rétroactive. Sans limite de prescription, bien entendu. La parole se libère, dit l'Ecolière.