11/01/2017

Objection

Comme tu le sais, je déconseille aujourd'hui tout recours au droit de résistance, dit l'Avocate. Ce n'est pas que je le considérerais comme illégitime. Assurément non. Il se légitime aujourd'hui pleinement. Mais les risques qu'il comporte sont trop grands. On se doit de penser aussi à soi. On pourrait retourner l'argument, dit l'Ecolière. Regarde ce qui se passe aujourd'hui en Catalogne. Le président catalan aurait pu en appeler au droit de résistance, il ne l'a pas fait. Il a même renoncé à en appeler à la désobéissance civile. Il aurait été légitimé, pourtant, à le faire. N'avait-il pas été régulièrement élu par ses concitoyens? Résultat, l'Etat total l'accuse aujourd'hui de "sédition", il veut le mettre en prison pour trente ans, etc. Les habituels juges politiques sortent de leur boîte, arrêtent tout le monde, etc. Comment n'en tirerait-on pas certaines conclusions? C'est vrai, dit l'Avocate. Dans la nuit toutes les vaches sont noires. Les mots "sédition", "terrorisme", etc. ne veulent plus aujourd'hui rien dire. Je te l'accorde. Je sais très bien aussi ce qu'est l'Etat total, de quoi il est capable. On en a ici une illustration. Mais je maintiens ma position. Tu dis que ce type a été régulièrement élu par ses concitoyens. Il faut être très bête aujourd'hui pour se présenter aux élections. S'il ne s'était pas présenté aux élections, il n'en serait pas là maintenant. Si l'on ne peut même plus aujourd'hui se présenter aux élections, dit l'Ecolière. Je réponds à ton objection, dit l'Avocate.