6/22/2015

Evidence tranquille

J'ai cessé depuis longtemps d'acheter la presse, dit le Cuisinier. Acheter ces feuilles, c'est les subventionner. Mais elles traînent parfois dans le train, et donc je les ramasse. L'autre jour, c'était l'International New York Times*. L'éditorial s'intitulait: "Paris fails the migrants", autrement dit ne se conduit pas comme il le devrait avec les migrants. Le journal reproche en particulier à la France d'avoir fermé sa frontière avec l'Italie, imitant en cela l'Autriche, la Slovénie et la Suisse (mais là, le journal se trompe: la Suisse n'a rien fermé du tout). Ensuite viennent les ordres: "France must commit adequate ressources to deal with growing number of migrants (…)". Je souligne ici le must: la France doit. Paris doit faire ce que l'International New York Times lui dit de faire: rouvrir sa frontière, d'une part, mais aussi et surtout débloquer les montants appropriés (adequate) pour subvenir aux besoins des migrants. Le ton est celui de l'évidence tranquille, presque de la constatation. "Nous constatons que la France doit." L'article ne dit rien, bien sûr, des raisons pour lesquelles on assiste aujourd'hui à une migration des peuples vers l'Europe, ni de la manière dont tout cela a été organisé, canalisé, probablement aussi planifié. France must: soit la France obéit aux ordres, elle fait ce qu'on lui dit de faire, soit ... Tout le monde sait ce qui se passe aujourd'hui quand on n'obéit pas aux Américains.

* 18 juin 2015.