4/14/2007

Très peu de choses, en fait

Je ne suis pas sûr de croire en l'existence de Dieu, dit le Double. C'est sans importance, dit l'Auteur. Ne te demande pas si tu crois ou non en l'existence de Dieu, demande-toi d'abord dans quel esprit tu abordes ces questions-là, interroge-toi sur toi-même. Sois attentif aussi à la manière dont les autres les abordent, à leur disposition d'âme. C'est ça le critère. Tiens, ce matin, je suis allé entendre la Pasteure. C'était Pâques, elle a donc évoqué la Résurrection: les saintes femmes qui se rendent au tombeau du Christ, et le tombeau est vide: il n'y a personne à l'intérieur, aucun corps. Voilà ce que dit le texte: très peu de choses, en fait. La Pasteure a développé ce point. Le plein et le vide, les fausses attentes liées au plein, les illusions qu'elles engendrent, etc. Elle a insisté ensuite sur le fait que la Résurrection était inséparable des mots qui l'accompagnent, mots d'abord qui se disent, ensuite se fixent, s'écrivent, se transmettent, etc.: de tout un travail de symbolisation, donc (qui se continue aujourd'hui encore). Ce discours-là, je peux le comprendre, il fait du bien à l'âme. Et pour le reste, demanda le Double? Pour le reste, c'est très variable, dit l'Auteur. Prends par exemple le Libraire. C'est un idéologue fondamentaliste, il a une bonne connaissance d'ensemble de la Bible. Mais les propos qu'il tient font parfois peur. Ou, dans un autre style, le Disciple. Lui aussi est grand amateur de citations: la Bible encore, mais surtout Thomas d'Aquin, les encycliques pontificales, le droit canon, les conciles, etc. Il s'est fabriqué une prison sur mesure, il vit maintenant dedans. Que dire encore du Coadjuteur, du Latiniste, du Créationniste, de l'Homophobe, du Sedevacantiste, du..., etc. Bref, ignore les dogmes, ne t'occupe pas de ces choses.