3/08/2007

Salon de l'auto

Tiens, le salon de l'auto, dit l'Etudiante. C'est la saison. Il y a quand même un paradoxe, dit le Double. Tout le monde le sait: la voiture, aujourd'hui, c'est fini. Dans trente, au maximum quarante ans, il n'y en aura plus une seule sur les routes. Et pourtant ça continue. Ils font comme si de rien n'était. Te représentes-tu un peu ce que ça leur rapporte, dit le Philosophe? Ca se chiffre en milliards. La bagnole est leur vache à lait, que feraient-ils sans elle? C'est elle qui leur assure leur train de vie. C'est un élément de réponse, dit l'Ethnologue. Mais il y en a un autre, le plus important peut-être: le rôle que joue la voiture en matière de contrôle social. Si tu aimes le contrôle social, vite, dépêche-toi, cours t'en acheter une, n'importe laquelle. Flics, radars, contrôles alcoolémiques, caméras-vidéos, lecteurs automatiques de tes plaques d'immatriculation, tu seras comblé. Sans compter les amendes d'ordre, les jours d'amendes-prison, les retraits de permis, les queues aux guichets de l'administration, etc. Certains ne le savent peut-être pas, mais c'est ça la voiture. La plupart le savent, d'ailleurs. Mais ça leur est égal. Mieux même, ils en redemandent. C'est pourquoi ils sont si nombreux à se presser au salon de l'auto. A contrario, les gens qui aiment la liberté font comme moi: lorsqu'ils se déplacent ils prennent l'autobus, le train, ou encore vont à pied. Là aussi ils te surveillent, mais moins.