1/01/2007

Au bout d'une corde

A Nuremberg, dit l'Etudiante, les vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale pendirent un certain nombre de dignitaires nazis, des gens coupables de crimes de guerre et contre l'humanité (1). Dis-moi juste, que se serait-il passé si Truman, Churchill et Staline avaient eu à répondre de leurs propres crimes, bien réels eux aussi, devant un tribunal international, pas celui-là, bien sûr, mais un autre, imaginaire peut-être, jugeant en équité? Crois-tu que cela se serait tellement bien passé pour eux? Comme tu le relèves toi-même, dit l'Avocate, de telles juridictions sont imaginaires. Cela n'existe pas, et n'a jamais existé. Ou alors cite m'en une: une seule. Saddam n'était assurément pas un saint, dit l'Etudiante. Je ne le défends pas. Cela étant, personne n'est encore venu demander de comptes aux gens d'en face, leur en demander pour les crimes en grand nombre dont eux-mêmes se sont rendus coupables au cours de cette guerre, l'utilisation d'armes à uranium appauvri par exemple. Pense aussi au blocus irakien des années 90, plus de deux millions de victimes, dont un million d'enfants. Ou encore, en 1999, à la guerre de Serbie. Malheur au vaincu, dit l'Avocate. Je me réjouis du jour où l'on verra un président des Etats-Unis se balancer au bout d'une corde, dit l'Etudiante. Vraiment je me réjouis. Patience, dit l'Avocate.

(1) Publié une première fois le 1er Janvier 2007.